Dominique Strauss-Kahn

strauss-kahn_sarkozy_14_07_07_reuters_-c7564.jpgNommé à la tête du Fond Monétaire International (FMI) depuis 2007, Dominique Strauss-Kahn est le petit chouchou des sondages d'opinion, régulièrement élu personnalité politique préférée des français, il battrait même Sarkozy à plate couture en 2012. Pourtant, DSK a beaucoup de points commun avec Mister President, c'en est même troublant.

 

Biographie

Issu d'une famille aisée, il commence sa vie à Agadir au Maroc, puis à Monaco, et entre ensuite au lycée Carnot à Paris. Il habite Neuilly sur seine (tiens) et fait des études de commerce et d'économie (HEC, IEP, il a bien essayé d'entrer à l'ENA, mais il echoue au concours d'entrée) puis devient professeur d'économie à l'université. Il entre doucement en politique avec le PS, devient ministre de l'industrie dans le gouvernement d'Edith Cresson, et député du Val d'Oise.

Mais en 1993, c'est la grosse défaite des socialistes aux élections legislatives, et DSK pert son ministère et sa circonscription.

Il devient alors avocat d'affaires (comme Sarkozy, tiens...) et crée DSK consultants, une boite qui conseille les gros groupes industriels (Le boulot consiste souvent à faire acheter des petites boites qui vont mal pour pas cher, de faire virer tout le monde ou presque, de faire délocaliser, puis defaire revendre super cher, et d'empocher une grosse commission au passage.)

Parallèlement, il crée "le cercle de l'industrie", un club de grands patrons qui sert à les défendre au niveau européen. Là, il fait copain (tiens) avec Raymond Lévy (PDG de Renault), Louis Shweitzer (futur PDG de Renault), Vincent Bolloré (groupe Bolloré, Havas...), Alain Lamassoure (ancien député UDF passé à l'UMP), Benoît Potier (PDG d'Air Liquide), etc...

En 1997, quand la gauche revient au pouvoir, il devient logiquement ministre de l'économie et des finances. Il effectue alors une grosse série de privatisations.

Mais voilà, nombre d'entreprises qu'il a conseillé et qui l'ont grâcement rétribué sont embétées, qui par une administration du trésor, qui par la cour des comptes, qui par les autorités de la concurence. Mais de quel ministère dépendent ces institutions qui cherchent des noises aux grands groupes (EDF, Lafarge, Cogema)? Vous avez deviné, j'en suis sur : Le ministère de l'économie et des finances!

Il sera ensuite inquiété par la justice dans les affaires de la MNEF, et d'Elf et sera blanchi malgré un mélange des genres flagrant.

En 2007, il devient le directeur général du FMI, sa candidature ayant été soutenue par... Nicolas Sarkozy.

C'est quoi le FMI? En deux mots, c'est une instance internationale qui vise à la stabilité de l'économie mondiale en prêtant aux pays en crise. Mais ces prêts sont conditionnés. Le FMI exige que ces pays diminuent les dépenses publiques et encourage la dérégulation du marché du travail. En clair, il demande de mettre en place des politiques de droite pour obtenir ces prêts. Voilà un travail pour DSK!

 

Ses idée politiques

En 2007, DSK présentait son "programme" dans le Nouvel Observateur. Il  ressemble beaucoup aux idées d'un certain président français

- Il préconise un « réformisme sans tabou » (tiens), « sur le financement des retraites, l’évolution du système de santé, la réforme du marché du travail, la reconfiguration territoriale des services publics », c'est à dire l'ouverture au privé du financement des retraites (fonds de pensions), et la casse des services publics (il est notamment pour la concurence des universités et l'entrée du privé dans le financement de celles-ci).

- Il condamne le fait de « rejeter frénétiquement l’expérimentation scientifique » et stigmatise sans le dire la lutte contre les OGM.

- Il remarque que « les inégalités ne se réduisent guère » mais mais condamne l’ « égalitarisme niveleur », alors que les inégalités augmentent. C'est vrai, l'égalité empecherait les riches de l'être encore plus, ce serait dommage.

- Il refuse de « capituler devant la société des individus en courant après tous les mouvements sociaux et en se laissant disloquer par toutes les revendications ». Ainsi, pour DSK, les mouvements sociaux correspondent à la société des individus! Il n'a jamais mis les pieds dans une manif!

- « notre modèle social a un coût très élevé alors même que son efficacité dans la lutte contre les inégalités paraît faiblir ». Evidemment que son efficacité faiblit puisqu'il subit des attaques de la droite comme de la gauche depuis 25 ans! Quant à son coût très élevé, il est largement finançable si la repartition de la valeur ajoutée est rééquilibrée au profit du salaire et non du capital.

- Il était pour le traité constitutionnel européen qu'il a soutenu à bout de bras.

 

Là dessus, il faut lire absolument l'article de Gérard Filoche et JJ Chavigne sur le site "le grand soir", il est passionnant.

 

Nous faut-il vraiment un Sarkozy bis en 2012?

 

Sources :

- Fakir n°44, dossier coordonné par Zag

- L'histoire secrète du Patronat de Colombat et Servanay

- Wikipédia

- Le grand soir, article de Gérard Filoche JJ Chavigne

 

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